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Le mot du Bourgmestre : Dexia

Les lendemains de Dexia ne déchanteront pas à Woluwe-Saint-Lambert

La saga liée à l’avenir du groupe Dexia retient l’attention de nombreux décideurs politiques. Une nouvelle fois, le gouvernement belge a dû arrêter, en extrême urgence, un plan de sauvetage d’une importante institution bancaire. Le sentiment qui prédomine est que les autorités politiques n’ont pas anticipé une évolution qui s’annonçait inéluctable, dès lors que la crise de la dette souveraine, c’est à dire l’endettement trop élevé de certains états de l’Union européenne, n’était pas jugulée.

Un des principaux actionnaires du groupe Dexia est la holding communale connue sous le nom historique du Crédit communal. La plupart des communes du Royaume détiennent des parts du capital de cette holding. Héritage du passé où les communes étaient « récompensées » de leur fidèle clientèle auprès de la banque éponyme, notamment pour la conclusion des emprunts de financement de leurs investissements. Toutes les communes ont vécu dans l’assurance que les dividendes liés à cet actionnariat étaient des rentes de bon père de famille. La crise bancaire est passée par là et le montant des dividendes a chuté sensiblement et, aujourd’hui, la mise en liquidation de la holding communale annonce la fin de cette manne financière.

A Woluwe-Saint-Lambert, malgré les instructions données par les autorités de tutelle qui invitaient les communes à maintenir en recettes un montant équivalent à ± 50 % du montant des dividendes perçus les années antérieures, le Collège s’est gardé de construire son budget 2011 sur une recette à ce point incertaine. Nous en avons été d’autant plus avisés que le Collège n’a pas davantage accepté de participer, en 2009, à la recapitalisation du Crédit communal.

Malgré les pressantes interventions des autorités supérieures auxquelles beaucoup de communes, notamment celles sous plan d’assainissement, n’ont pas pu se soustraire, nous n’avons pas accepté d’engager les finances communales dans un pari incertain. Alors que les représentants de la holding laissaient miroiter des rendements de quelque 13 % sur les nouvelles actions souscrites – hypothèse invraisemblable en période de crise financière – , la prudence nous a amenés à ne pas accepter de souscrire un emprunt auprès de la banque Dexia pour financer l’achat de nouvelles actions du capital de la holding. Le risque nous semblait d’autant plus grand que l’opération était, à nos yeux, contraire à la bonne gouvernance publique. Il n’était pas sain pour sauver la holding, principale actionnaire de la banque Dexia, de devoir souscrire un emprunt auprès de ladite banque.

Woluwe-Saint-Lambert est une des rares communes à ne pas être tombées dans le piège d’un tel montage scabreux. Pour tenir tête à une telle sollicitation, encore fallait-il avoir non seulement de la volonté politique mais aussi l’assurance d’une bonne gestion financière.

Je ne le dirai jamais assez: Woluwe-Saint-Lambert peut préserver son autonomie de gestion et de décision parce que ses finances publiques sont saines. Pour preuve de cette bonne santé financière, les comptes de l’exercice 2010 présentent un boni de plus de 2 000 000 d’euros, boni affecté, sur proposition de l’échevin des finances, M. Benoît Veldekens, au fonds de réserve ordinaire fixé à quelque 5 500 000 euros. Une belle performance qui nous permet d’assumer l’avenir en confiance.

Olivier Maingain

bourgmestre

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