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Survol : lettre au Ministre François Bellot

Le Collège de Woluwe-Saint-Lambert, à l’initiative du Bourgmestre Olivier Maingain, de Gregory Magen, échevin de l’environnement et de Charles Six, conseiller communal, a adressé un courrier à M. François Bellot, ministre fédéral de la Mobilité, en charge de Skeyes.

Le Collège s’étonne en effet que la proposition d’utilisation des pistes de l’aéroport de Bruxelles-National, qui est en cours d’élaboration, en vue de la reprise des activités de l’aéroport, ait déjà été présentée au gouvernement flamand et pas à celui de la Région bruxelloise. Le Collège souhaite que ce plan soit discuté en concertation entre toutes les régions concernées.

Il souhaite que la reprise progressive des activités aéroportuaires soit encadrée, de manière à ce qu’elles se passent dans les meilleures conditions afin de respecter la santé et la qualité de vie de l’ensemble des riverains de l’aéroport.
Le Collège demande que l’on profite de la nécessité des réorganiser progressivement les activités aéroportuaires pour prendre en compte les demandes, de nombreuses fois exprimées, par les communes et la région bruxelloises à savoir :
• Le développement d’une stratégie aéroportuaire nationale en vue d’une meilleure répartition, vers les aéroports régionaux, des activités de fret et de charter/low-cost. Si pendant la pandémie, les vols de fret ont augmenté de 50% à l’aéroport de Bruxelles-National, cette situation doit demeurer exceptionnelle.
• L’interdiction de la reprise des vols de passagers entre 22h et 7h. Mesure indispensable vu la diminution du trafic aérien de passagers et qui bénéficierait à l’ensemble des habitants quelle que soit la région où ils habitent.

Texte du courrier adressé à M. François Bellot, ministre fédéral de la mobilité


«Monsieur le Ministre,

Nous nous permettons de vous écrire car nous avons pris connaissance de votre intervention en séance plénière de la Chambre des représentants du 7 mai 2020 au sujet de l’utilisation des pistes de l’aéroport de Bruxelles-National depuis l’entrée en vigueur des mesures de confinement visant à lutter contre la propagation du COVID-19.

Nous apprenons à la lecture de celle-ci que, si les routes aériennes n’ont pas été adaptées, une seule piste est utilisée, à savoir la 25R-07L, ce qui provoque une concentration d’avions sur certaines zones.

Vous précisez néanmoins que cette situation est amenée à évoluer puisqu’une nouvelle proposition d’utilisation des pistes actuelles serait en cours d’élaboration afin d’assurer un équilibre entre les intérêts des riverains et la nécessité d’approvisionner le pays par le biais d’avions cargo. Vous reconnaissez d’ailleurs qu’en raison de cette situation exceptionnelle, les compagnies de fret ont demandé et obtenu un assouplissement de leurs créneaux de vols ainsi qu’un assouplissement des règles sur les vols de nuit. Dans votre réponse, vous ne divulguez toutefois pas les détails de cette nouvelle proposition, qui selon vos dires, a été présentée au gouvernement flamand exclusivement.

Si notre crainte, après cette annonce, était de voir la route dite du « virage gauche » accueillir des vols de nuit, au départ de la piste 25R, puisque les autres pistes ne sont plus opérationnelles, ce n’est que récemment, par le biais du médiateur fédéral de l’aéroport, que nous avons appris que Skeyes avait autorisé, sur instruction de votre cabinet et après concertation avec le gouvernement flamand, les décollages de nuit, certains soirs de le semaine, à partir de la piste 19.

Nous ne pouvons que nous étonner de cette manière de procéder. Nous déplorons que ces mesures aient été concertées exclusivement avec les autorités flamandes. Etant donné l’impact de l’utilisation de la piste 19 sur la Région flamande mais également sur la Région bruxelloise et sur la Région wallonne, il eût été nécessaire de présenter ce plan de vol au comité de concertation afin que les représentants du gouvernement bruxellois et du gouvernement wallon puissent exprimer leur point de vue dans ce dossier susceptible d’avoir des répercussions sur la qualité de vie des habitants de la Région bruxelloise et de sa périphérie.

Il convient à cet égard de rappeler que la Région bruxelloise a neutralisé les amendes pour les avions trop bruyants mais exclusivement pour ceux transportant du matériel sanitaire. Nous ne manquerons pas de rappeler, le cas échéant, aux autorités bruxelloises la nécessité de continuer à poursuivre les violations aux normes de bruit fixées par l’arrêté « Gosuin » auprès des compagnies aériennes qui enfreindraient celles-ci en-dehors de ce cadre.

Nous tenons également à vous rappeler le contenu de la motion adoptée le 21 octobre 2015 par les 19 bourgmestres de la Région bruxelloise. Cette motion prévoit notamment de fixer la période dite « de nuit » à l’aéroport de Bruxelles-National de 22h00 à 07h00, afin d’y interdire les décollages et les atterrissages, sauf pour les exceptions définies par la loi. Dans cette motion, il est également demandé de développer une stratégie aéroportuaire nationale en vue d’une meilleure répartition, vers les aéroports régionaux, des activités de fret et de charter/low-cost. Si pendant la pandémie, les vols de fret ont augmenté de 50% à l’aéroport de Bruxelles-National, cette situation doit demeurer exceptionnelle.

Etant donné que la reprise de l’activité aéroportuaire se fera progressivement (la direction de l’aéroport annonce que pour fin 2020, l’aéroport aura atteint 50% de sa capacité normale en termes d’accueil de passagers, pour seulement 20% cet été), il nous semble que la situation actuelle doit être mise à profit pour encadrer cette reprise, comme cela se fait dans d’autres pays et aéroports européens, afin qu’elle ne porte pas préjudice à la santé de l’ensemble des riverains de l’aéroport. Outre la mise en place d’une stratégie aéroportuaire nationale, en particulier pour les activités de fret, l’interdiction de la reprise des vols de passagers entre 22h et 7h nous semble une mesure indispensable vu la diminution du trafic aérien de passagers. Cette mesure bénéficierait à l’ensemble des habitants quelle que soit la Région où ils habitent.

En restant à votre écoute, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre considération distinguée,

Olivier Maingain – Bourgmestre
Gregory Matgen – Echevin de l’environnement

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